30.08.11

en quelques mois je cloue mon dos, l’on capte mon sang – gringuant ce jour-là qui me pique et quoique en douce, il me vient de lui faire observer, façon mettons de me noyer moins dans mon verre, la lampée de sirop cramoisi, ce julep ; mon jus pourpré ; qu’elle porte – il est inscrit sur sa blouse – un bien joli prénom : et vous, vous vous appelez comme mon mari ! –, je vire au-dedans sur des manèges où je laisse un temps une portion d’ouïe, il faut écouter mon mol abat battant à dix fois six remous la minute ; l’on perce un sein qu’on panse ensuite en étoile.
patience, va : dans ma direction, une femme écrit crève.

pour quérir, proche la goutte d’or, eléctrico w j’emprunte la rue s* dont via l’ami d’une amie chère j’apprends naguère qu’y vit l’auteur – a vécu – vit encore ?

l'on vous apprend dans l'été que votre promis d'alors vient de mettre un terme à ses jours – vous pouvez avoir quoi, six années, sept ; huit ou neuf le cas échéant.
une image point :
le petit couple très encré c’est vous.
accordez-vous ce plaisir : redessinez en pensée les garçons entraperçus, une revue qui sait, un journal, quelque chose en tout cas de désuet, deux menus empoignés, deux enfants saisis, figés, plein le temps et plein l’encre et puis tout pleins d’antan.
on les croirait boxant dans un cube de glace.
ou valsant alentis.
étreints.
si lents que morts qui sait.
ces pancratiastes c’est vous, accordez-vous ce plaisir, les pugilistes bord à bord cousus, que vous chaut puisqu’aussi bien c’est un poème.
à qui croyez-vous parler.
vous déblatérez contre l’encaustique et l’antan.
l’on vous apprend dans l’été que votre promis d’alors vient de mettre un terme à ses jours.
vous vous agitez plein du miel.
ces deux très emparés c’est vous.
sous l’astre inconsidérément soufflé de votre cerveau.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J’imagine des mots caracolant sur la chaussée de la rue S. J’imagine une rue en pente recouverte de pavés qui font chanter les voyelles, syncoper les consonnes. J’ai compté les mots qui dévalent la pente, il y en a 52 122. Danièle M., au bord du trottoir en attrape quelques uns, gringuant, julep, pancratiastes, pugilistes, chaut, encaustique… Elle les emporte dans son atelier d’écriture et, oscillant entre présent et passé, elle cisèle ses phrases et compose une mystérieuse partition qu’elle offre à la nuit étoilée. A l’autre bout de la ville, une chouette veille. [J]

Anonyme a dit…

(...)
"
ou valsant alentis.
étreints.
si lents que morts qui sait."
etc. tous ces mots contigus que vous ajoutez si bien du miel soufflé de votre astre ; je lis tout ça raccommodé "c'est vous".