27.11.09

je souhaite alors une bête.
quel âge alors est mien pour justifier l’airain qu’il m’oppose.
tout de tricot main ; du babygro — je crois de la sandale : j’ai mettons sept ans.
tôt l’on m’apprend qu’un oncle avec des pleurs un jour noie des chats dans un seau, que la chartreuse piaule, longtemps dit-on pour les ravoir. qu’alors il faut piauler plus, verser de gros pleurs contrits sur la bête (contre son flanc tiédi se répandre en bouillons) et croirait-on pas, dis, d’un lapin dans un sillon, sa pelote plein des creux, cassonade et clapie, chaude idem, lourde assez quoique pantelant peu — c’est comme du lièvre moins l’effroi — d’où précisément qu’il faille y aller de son sanglot davantage, s’en fendre pour flancher un coup face à cet abandon.
tôt j’apprends par force — lui m’y force —, à jeter à m’en fendre de petits chats au fond d’un sac, c’est deux ou trois fois l’an, ma mère et moi deux fois, trois fois, quatre, fendues par la vue de ces chats abouchés que l’on verse et qu’on berce dans l’ouate, plein l’éther puis dont la mère alors pigne aux soleils bas (je viens d’un grand pays tout seul, du pays ras qu’un rayon tond).
le jour du babygro, du tricot main grouillent plein une caisse : des chiots — j’ai bonne confiance — et mes souliers lampent à courtes clappées la placette — qu’un est mien, et je fais aller au-devant de moi mon succinct torse plat qui s’enfle (s’outre en petit parmi le gros soleil bouton) et qu’à très peu près l’on peut entendre modestement chanter sous le tricot main.
lui tout blasonné d’airain dit non.
et c’est dans la cuisine et dans le babygro, sur le carreau couleur de chartreux.

1 commentaire:

patrick a dit…

alors la première chose que j'ai faite en arrivant définitivement à Tours - Jacky et moi c'était scellé, on savait qu'ensemble, on voulait quoi, de l'un et de l'autre, passé le screwdriver, passée...mais fut-ce passionnel? - la première chose, j'y reviens, lire les annonces de l'animalerie, là un élevage de caniches, en restait deux, trois, pas des vrais, une maman qui s'était éprise d'on ne sait qui, les chiots dans leur caisse presqu'aussi moches les uns que les autres et puis celle-là qui est venue vers moi, celle-là qui m'a léché le doigt puis sucé comme on le fait de la tétine du biberon, c'en était fait, elle tenait dans la paume de la main, si laide déjà qu'on s'est demandé longtemps pendant sa croissance ce qui allait en advenir, un rat puis ce fut fait, adulte elle fut déesse, si belle qu'on nous demandait souvent mais qui est-elle, doucement, elle détestait la flatterie, les mains venues à sa rencontre, son poil, croyait-elle peut-être si précieux, susceptible, elle était devenue méchante, mordait, menaçait auparavant mais si timidement, dix-sept années se sont écoulées puis voilà envolée au ciel des chiens, Fifou, personne n'est venu prendre sa place sur la bergère rouge, j'ai laissé les balles jaunes fluo traîner là où elle les a laissées, l'aspirateur les bousculent encore parfois et Jacky qui chaque matin lui chante encore l'air qu'il avait composé pour elle, "la chanson des grosses Fifou", oh si tu savait Danièle comme elle nous manque.